jeudi 20 décembre 2007

l'eta en France?


L'ETA a menacé d'ouvrir un nouveau front en France contre les forces de sécurité espagnoles, après avoir revendiqué le récent meurtre de deux gardes civils à Capbreton (sud de la France), estimait samedi la presse espagnole.

Dans un communiqué dont de premiers extraits avaient été diffusés vendredi soir par le quotidien basque Gara, l'organisation séparatiste armée a revendiqué "l'exécution" de deux jeunes gardes civils lors d'une "confrontation armée" à Capbreton (sud-ouest) le 1er décembre.

L'ETA y affirmait par ailleurs son intention de continuer à agir "en tout lieu" contre "les forces et l'appareil répressif de l'Etat espagnol".

Nombre de quotidiens espagnols estimaient samedi que cela signifiait que l'ETA allait désormais cibler des agents espagnols des forces de l'ordre en France, ce qui constituerait l'ouverture d'un nouveau front pour le groupe armé.

200 à 300 policiers et gardes civils espagnols effectuent actuellement des missions contre l'ETA en France en coopération avec les forces de sécurité françaises.

Dans son édition de samedi, Gara précise que l'ETA, dans son communiqué, demande à Paris si la France "est disposée à offrir son soutien à toutes les actions des forces armées espagnoles", une question qui paraît constituer une menace voilée.

Le quotidien proche des milieux indépendantistes ne publie que des extraits en espagnol du communiqué et non la version intégrale.

L'organisation armée est jugée responsable de 819 morts en Espagne, dont près de 200 gardes civils, en près de 40 ans de violence.

Le quotidien El Pais affirme que le ton d'ETA dans son dernier communiqué est bien différent de celui d'un texte de décembre 2001, après une fusillade entre étarras et policiers français.

L'organisation avait alors parlé "d'affrontements involontaires", "fortuits", prenant bien soin de préciser qu'il n'y "avait pas de nouveau front en France" et que les policiers français avaient été blessés "contre la volonté de l'ETA".

Le journal ABC affirme pour sa part qu'"en tout lieu" est une référence limpide à la France, alors que Madrid loue régulièrement l'action de Paris contre l'ETA.

Le quotidien catalan La Vanguardia estime de son côté que si l'ETA a exclu les agents français de ses cibles, elle tuera des membres espagnols des forces de l'ordre sur le territoire français.

Dans son communiqué, ETA a revendiqué le meurtre des jeunes gardes civils Raul Centero et Fernando Trapero tués le 1er décembre, ainsi que quatre autres actions dont une tentative d'attentat à la voiture piégée contre la délégation du ministère espagnol de la Défense à Logroño (nord-est) le 9 septembre.

ETA a par ailleurs revendiqué l'explosion d'une charge le 25 septembre contre un commissariat de la localité basque de Zarautz, l'attentat à la voiture piégée qui avait blessé un garde du corps le 9 octobre à Bilbao, et la pose de deux bombes à proximité d'un tribunal de la localité de Getxo au Pays Basque, où un policier avait été blessé le 11 novembre.
Rafa Rivas AFP ¦ Sigle de l'ETA sur le mur d'une maison dans le village basque de Llodio, dans le nord de l'Espagne, le 15 décembre 2007.

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